Ferveur d'Ange
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 Mélancolie et Illusions [PV Deborah]

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Dallveig I. Evensen

Dallveig I. Evensen


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MessageSujet: Mélancolie et Illusions [PV Deborah]   Mélancolie et Illusions [PV Deborah] Icon_minitimeDim 26 Juil - 22:27

  • * Minuit. L'heure à laquelle le diable vint hanter les maisonnées, il paraît. L'heure à laquelle il empêche les petits enfants de faire de jolis rêves. L'heure à laquelle dormir est presque impossible. Surtout quand on refoule des lourds secrets de famille, ou un passé douloureux. C'était le cas du brun prostré sur sa couchette, cette nuit là. Son quatrième jour dans l'école avait été une catastrophe. Il n'arrivait pas à se retirer du crâne l'image de cette fille qu'il avait bousculée dans le couloir. Cette jeune femme qui l'avait agrippé par le col en sortant de ses gonds. Qui lui avait crié toutes les injures possibles et imaginables. Et lui, qui l'avait repoussée d'un geste sec de sa main contre le plexus féminin. Il avait senti l'air s'expulser de force des poumons de la femme, cette dernière amenant ses mains à sa poitrine en tremblant. Lorsqu'enfin, elle put inspirer de grandes goulées d'air, elle était rouge de honte et de peur, et de petites larmes se laissaient entrevoir au coin de ses yeux. Il avait lu la peur dans le regard de la jeune fille. Et là, l'homme qui s'était senti agressé, et avait seulement réagi en conséquence, s'était senti mal. La détresse dans les yeux de la gamine l'avait frappé. Pourquoi avait il agi sans tact et patience ? Par instinct animal, celui qui le guidait depuis des années maintenant ? Pourquoi depuis que Maman était partie au ciel, se comportait il comme un loup blessé, acculé, qui, dos au mur, mordait n'importe qui et n'importe quoi pour échapper aux pièges qu'on lui tendait ?



    * Un soupir s'échappa de sa gorge. Il se sentait honteux. Toujours cette flamme de méchanceté dans le cœur, de rancœur, qui le rendait agressif envers ceux qui ne le méritaient pas. Après tout, il l'avait bousculée. Pourquoi ne pas s'être tout simplement excusé ? Les yeux bordés de larmes de la fillettes s'insinuèrent dans son esprit. Il se demanda ce qu'aurait pensé Elena de tout cela. A la seule pensée du visage de sa sœur, son cœur se gonfla. Fébrile, il ralluma sa lampe de chevet, seul propriétaire de cette chambre pour le moment, et attrapa d'un geste vif le pendentif argenté qui trônait entre ses deux pectoraux, brillant d'une lumière mystique. Il l'ouvrit avec une grande délicatesse, ce cœur argenté, et expira fort, de soulagement, à la vue du visage espiègle et rieur d'Elena. Un sourire triste tordit son visage durci par les tristes années qu'il avait vu défiler en prison. Les larmes, pourtant, ne franchirent pas le barrage de ses paupières. Elles restèrent là, hésitantes, à faire briller ses iris d'un bleu si clair qu'elles en étaient presque blanches. Deux icebergs magnifiques qui ne demandent qu'à fondre. Fondre pour un être dont il aurait donné la vie pour qu'elle puisse revenir dans ce monde. Elena ..



    * C'en fut trop. Cette chambre trop étroite et oppressante, et le grincement de l'étage du dessous, ainsi que les branches qui claquaient contre sa vitre, lui qui avait le sommeil léger, n'en put plus. Quatrième nuit ici, quatrième nuit d'insomnie. Il se dégagea en vitesse de ses draps, et ouvrit sa porte avec délicatesse. Pas un bruit dans le couloir. Les pions dormaient. Il sortit sans problème. Habillé seulement d'une chemise d'un noir de jais, très légère, et d'un jean délavé de couleur similaire, il tressaillit en arrivant dans la cour. Pourtant, il continua. Fallait qu'il prenne l'air. Il inspirait de grandes goulées de l'air glacé du dehors, son regard se perdant dans la contemplation des étoiles. Le ciel était clair cette nuit. Parfait.



    * A peine eut il franchi le portail du campus, habilement, qu'il se mit à courir comme un fou. Sans trop savoir où il allait, conscient de le gémellité des rues, conscient également qu'il se perdait sans doute à chaque pas qu'il effectuait. Hors d'haleine, il vit les réverbères du parc allumés. Essoufflé, il décida de s'y réfugier. S'y engouffrant, il se frictionna les bras pour se réchauffer.



    * Flânant, reprenant son souffle, il fixait la buée qui s'échappait de ses lèvres entrouvertes. Son regard glacial brillait, mais il était loin de pleurer. Les larmes semblaient avoir gelé dans ses yeux. Le vent froid d'Est vint balayer sa tignasse brune qui mangeait à demi son regard et l'arête de son nez. Fourrant ses mains dans ses poches, il se calmait enfin, se sentait mieux.



    * Une forme au loin, attira son attention. Il plissa des yeux, longuement, fronça des sourcils, puis s'arrêta. Elle s'effilochait au gré des réverbères, et bientôt Dallveig comprit que ce n'était qu'un arbre parmi tant d'autres. Ou pas .. Il s'approcha, curieux. Le tronc était immense. L'arbre en lui même était titanesque. Il inspirait le respect. Il émanait une aura de sérénité de cet arbre, telle que jamais Dallveig n'aurait songé un seul instant à en abîmer l'écorce. Mère Nature, celle qui lui avait offert ses dons, il l'idolâtrait. Enfin, arrivé au pied de l'arbre gigantesque, il posa ses paumes à plat sur l'écorce rugueuse, ferma les yeux, et inspira profondément, son corps se tordant dans un frisson. La force de l'arbre parcourait ses entrailles, alors qu'il sombrait en plein méditation.
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Deborah LOEWE
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MessageSujet: Re: Mélancolie et Illusions [PV Deborah]   Mélancolie et Illusions [PV Deborah] Icon_minitimeDim 26 Juil - 23:10

    Lorsque j’étais petite, je n’avais pas le droit de jouer d’un instrument. Trop graie, dans une famille orthodoxe pour la mienne. Aussi, une fois que je fûs arrivée aux Etats-Unis, je m’empressais d’apprendre la musique. Réussir à emporter les gens dans une valse joyeuse et mouvement, rien qu’avec quelques cordes. C’est à ce moment-là que j’appris le piano, gratuitement, grâce à mon travail dans une boutique de musique. Bien sûr, je n’avais pas assez d’argent pour m’en acheter un ; cependant un piano de cette boutique me faisait fondre. Un Schimmel au son magnifique. Horriblement cher pour moi, ce droit. Mais ces nuits d’insomnies où je restais dans la boutique, comme en transe, sur une Valse de Chopin, je m’en souviendrais.

    Sauf qu’une fois partie de New-York, je ne pouvais pas le porter sur mon dos, bonne abeille que j’étais. Alors, j’ai acheté un violon. En fait, un mendiant de la rue me l’avait donné, juste avant de rentrer dans un foyer. Il ne pourrait plus jouer, et ses yeux semblaient s’éteindre. Certaines notes sonnaient faux, par endroit l’on pouvait voir le temps qui était passé sur ce bois légèrement soyeux. Il avait vécu et me transmettait son énergie.

    Je n’avais pas joué depuis mon entrée dans cette université. Enfin, cet Institut étrange. Et cette nuit-là, l’envie me prit de jouer. Jusqu’au matin. Comme ces nuits d’insomnies avec mon Schimmel. Lentement, je me levait, enfilait rapidement une robe légèrement truitée, et je m’envolais dehors, courrant à travers les couloirs, m’enfuyant dans le noir avec mon Trésor contre le ventre.

    Euphorique, j’arrivais dans le parc. Cette course m’avait donné des bouffées l’alégresses, comme une communion avec mon instrument. L’étui sérré dans mon poing, j’avançais le long des réverbères, j’en faisais le tour, les tenant d’un seul bras. Cette douce lumière projetée sur le sol était belle, tout simplement.

    Je repris ma course. Puis, hors d’haleine, reprenant mon souffle contre un connifère, j’observais l’endroit dans lequel j’étais arrivée. Les rives d’un lac, brillant comme un miroir sous la lune. Le sourire aux lèvres, j’ouvris mon étui. Il était là, l’animal. Encore tout bourru de la course qu’il venait de subir. Au moment de prendre l’archer en main, un tissu blanc frola ma main. Ma robe de Bat Mitsva.

    La joie tomba d’un coup. Des souvenirs de son enfance. Des bourdons. Plus de sourire. Je me tournais, la robe froissée entre ses mains. Un regard vers le lac. Deux robes au sol.

    Il y eût à peine une gerbe d’écume lorsque son corps toucha l’eau. Sa peau nue frissonna à peine contre l’eau, étonnée d’être dérangée à cette heure. Et elle nageait. Nageait. Jusqu’à ce que ses muscles endoloris demandent un arrêt.

    A contre-nuit, son corps se détachait sur la lumière de la lune. Ombre nue, fragile. D’un geste, elle remit sa robe. Silhouette humide.

    Après avoir séché ses cheveux, elle serra son archer contre elle. Puis son violon. Et c’était parti pour un Nocturne de Chopin. Mélancolique. De loin, on pouvait croire à une illusion.

    Puis, elle se leva, tout en continuant de jouer. A travers la foret, à côté du lac. Et puis, à côté d’un clairière, elle vit une silhouette. Un homme. Les yeux clos. Elle arrêta d’un coup de jouer, et posa son violon sur le sol, près d’un buisson.

    Tel un fauve, elle se positionna à quatre pattes, et commença à avancer silencieusement vers lui. Et, à quelques centimètres de lui, elle s’arrêta, se posa à genoux sur le sol. Immobile. Et avanca légèrement sa tête, fixant calmement l’homme devant elle. Il semblait .. Quelque part. Ailleurs.
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